Le cœur en paysage

Le cœur en paysage

Nul besoin d’être savant, nul besoin d’être sage

Rien qu’accueillir le vent en son passage

Les pieds dans l’eau, la tête dans les nuages

Le cœur en paysage

Donne-moi un jour

Donne-moi un jour

Donne-moi un jour sans cris, sans cassures et sans larmes.

Donne-moi un jour léger, qui m’enveloppe de bleu dans ses bras nus.

Donne-moi un jour qui se lève avant que je ne m’éveille et qui s’achève avant que je ne m’endorme.

Donne-moi un jour glorieux ou un jour mélodieux.

Donne-moi un jour qui refuse de se voir mourir et qui lutte jusqu’au sang dans un coucher de soleil pourpre.

Donne-moi un jour sans cette fatigue qui fait s’essouffler mon feu et ma foi.

Donne-moi un jour rien que pour moi, rien que pour toi.

Donne-moi un jour qui me cueille fraîche à mon réveil, et qui célèbre mon lever comme un retour de soleil.

Donne-moi un jour sans projet, sans but, libre même de la direction du hasard.

Donne-moi un jour de paresse absolue, et en son creux des siestes crapuleuses.

Donne-moi un jour qui ne se finisse pas, un jour qui ne meure qu’entre le coucher et le lever de mes paupières.

Donne-moi un jour froid quand je n’ai pas peur de manquer,

un jour chaud quand mon corps est déchargé,

un jour tiède quand j’ai besoin de marcher.

Donne-moi un jour qui soit meilleur que moi.

Donne-moi un jour de plus quand j’en veux encore et que je ne l’ai pas mérité.

Donne-moi un jour qui tremble de vulnérabilité et qui fasse résonner mes mots.

Donne-moi un jour contre lequel je n’aie pas besoin de me battre.

 *

Donne-moi ce jour et je te ferai un nectar de mes larmes et de mes demi-sourires, jusqu’à ce que tu sois ivre de moi.

Jusqu’à ce que tu t’endormes. Dans mes bras.